Douleur & Douceur

Douleur et Douceur

Vendredi, soir. Le temps est gris après une semaine ensoleillée.


Voilà une semaine sur le Soleil est partout : dans le ciel, dans les yeux de cette équipe et dans mon Être soignant.
Une semaine que je suis l’équipe mobile de soins palliatifs, l’EMSP.
J’y ai rencontré des médecins engagés, intellectuellement et humainement. Plein de leur savoir, ils font le lien entre ces patients, les équipes et ces prises en charge difficiles.

Il y a aussi cette infirmière, douce et investie. Ses mains bougent, tournoient, prennent des notes, touchent les corps vulnérables. Ses yeux, emplis de tendresse, sont un réservoir d’écoute et d’accueil. L’Autre y a toute sa place.

Cette semaine, j’ai d’abord erré dans un but trouble, le long de ces couloirs envahis de courants d’air, de lits, de chariots, de gens pressés, inquiets, au pas lent ou rapide, à la canne stable ou au fauteuil manié avec adresse.
Puis, j’ai pris mes repères entre ces murs, ces gens, ces blouses.

Pendant cette semaine, j’ai accompagné l’équipe qui accompagne. J’ai vécu des émotions fortes, riche d’une réelle humanité. Ces temps hors du temps. Ce bien si précieux et qui manque cruellement.
J’ai rencontré ce vieux monsieur en colère, attendant le taxi qui le ramènerait enfin auprès de sa chère épouse. Cet homme calme, tel le radeau solide dans la tempête des symptômes. J’en ai rêvé la nuit. J’ai entendu l’histoire de cette gueule-cassée à la force indéniable. J’ai rencontré ce danseur et ses pieds fourbes.

Pendant cette semaine, j’ai été étonnée de voir ces gens que j’imaginais mourant, avec des difficultés respiratoires massives être finalement des personnes certes incurables mais vaillantes sur leur deux pieds. Bien sûr, certains étaient mal en point. Mais dans un apaisement et un calme Olympien !

J’ai aimé ces discussions entre deux visites, où la réflexion se mêle à l’émotion. Où la quête de solution emmène avec elle son lot de questions.
J’ai aimé ces apports théoriques et pratiques.
J’ai aimé la place donnée aux famille, cette acceptation de l’Autre.

De la douleur. De la détresse. De la douceur. De la bienveillance, surtout.

Un grand grand merci à cette équipe d’exception qui a marqué, j’en suis sûre, mon identité soignante.

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