Oups

Du délire

Samedi. Début d’après-midi, temps orageux. Comme le service !

Vous avez un certain âge, des troubles de la mémoire et êtes obnubilé par votre porte d’appartement qui ne serait pas fermée. Pour couronner le tout, vous ne comprenez pas le français ! Bref, on vous retrouve prêt à monter dans le bus ! Et vous y montez !

Du coup, on nous annonce le programme : déclaration de disparition inquiétante, intervention des forces de l’ordre à domicile, retour à l’hôpital plus ou moins consenti et contention d’office !

Autant vous dire que je ne suis pas pour. On se concerte en équipe, on réfléchit. J’appelle les médecins pour tenter de comprendre l’intérêt et les risques. On me répond : le sénior à dit ça, alors on fait ça. On croise cet interne. On lui demande, on discute. Les infirmières et aides-soignantes au taquet, on veut seulement comprendre et respecter la dignité du patient. Mais on nous répète que c’est ce que dit le chef donc on suit. Puis c’est l’argument du week-end qui prend le relais. Donc, comme on est samedi, on gardera cette décision…

Je bous (du verbe bouillir mais dont je ne me rappelle plus l’orthographe.. ). Mais vraiment ! Comme une casserole d’eau attendant les pâtes crues ! Je ne peux pas accepter ! Pas après 6 ans de psy ! Pas après 6 ans de réflexion, de législation de plus en plus stricte. Pas après les derniers changements de loi ! Et sûrement pas sur un patient avec des troubles mnésiques ! Sûrement pas !

L’après-midi se passe sans nouvelles de la famille. Avec la sensation de la patate chaude que tout le monde se passe du bout des doigts. Une sortie contre avis médical de dessine. Nous verrons bien…

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